Elle est bizarre l’époque. On vit des moments tellement magiques dans un théâtre, on se demande si on n’a pas rêvé. Souvent.
Dehors, on sent l’angoisse, la peur, la misère et la faim. Dedans, on se sent bien. Souvent.
Ça ne veut pas dire qu’on se comprend toujours, ça veut dire qu’on essaye. Souvent.
Tout notre travail, c’est d’arriver jusqu’à vous, jusqu’au creux de votre oreille, pour vous dire de venir. On n’y parvient qu’avec prudence, mais aussi avec un grand désir, et avec l’humilité de celle ou celui qui s’y reprendra dix fois, cent fois, mille fois, pour trouver le bon moment, le bon ton, le bon éclairage.
On a mis de la lumière, on a dressé le couvert, on a proclamé nos espoirs sur les murs de la ville et, toutes ces actions que l’on mène avec vous, pour vous, vers vous, on a commencé à en faire des colliers, des collections de sourires.
Il y a des traces, dans nos mémoires, dans nos cœurs. On a des films, des images, des souvenirs.
Et, avant qu’ils ne s’effacent… On recommence !
Réunir tous ces merveilleux artistes, et rire avec eux, chanter, c’est une expérience. J’adore.
Croiser tous ces regards, écouter, entendre le son de toutes ces voix de nos publics. J’adore.
Embarquer dans l’aventure avec des enfants, des adolescents, des adultes, des seniors. J’adore.
Vibrer au concert, voyager au théâtre, être ébloui par la danse, ébahi devant des acrobaties, c’est ce que je veux
Ce que je veux partager, ce que je voudrais que nous partagions, ce que, je l’espère, vous désirerez partager avec nous.
Et « que durent les moments doux » comme disait Bashung.